Javapasvouscroire

12/97

 

Java, Java, Java,…la presse ne parle que de ça. Un matraquage "médiatique" lié à une certaine paranoïa des offreurs, constructeurs et éditeurs, de Sun à Microsoft. Voici un point à" froid", en essayant d'être réaliste, mais pas impartial (personne ne l'est).

Le concept : Le "Java Computing" est d'un intérêt majeur car il apporte une voie nouvelle et différenciée, à part de l'Informatique traditionnelle, en fournissant la possibilité d'applications téléchargeables utilisables sur des matériels banalisés (PC avec browser, NC,.NetPC).

L'offre : en pleine phase de maturation et de mutation. Le langage est limité fonctionnellement, ses performances sur des machines virtuelles interprêtées sont médiocres (quinze à vingt fois plus lent que le C). On attend les nouvelles versions dotées d'un éventail de services plus large, les compilateurs "just in time " pour améliorer les performances, ainsi que des environnements de développement plus complets et opérationnels : AGL graphiques de développement, bibliothèques de composants graphiques et métiers, ..etc.

La situation : Ce sont les constructeurs, les éditeurs de logiciels et quelques entreprises à l'avant garde technologique (10 % des entreprises suivant la classification du Gartner Group) qui sont en piste et génèrent le phénomène Java actuel. Le challenge est entre leurs mains. Ils doivent améliorer les offres existantes, prouver qu'elles marchent et surtout les compléter en mettant sur le marché des produits qui permettent aux entreprises de "faire du Java sans avoir à programmer en Java" : des AGL graphiques performants type VB, Powerbuilder et autres qui permettront à la grande majorité des développeurs (qui n'ont jamais programmé en C et ne programmeront jamais en Java) de réaliser, au choix, un applicatif classique implanté sur un PC ou une application téléchargeable à partir d'un Web.

Les risques : Le risque majeur consiste à dévoyer et à trop complexifier le modèle initial soit par acharnement térapeutico-technique, soit pour de basses raisons politiques de "guerre anti-Wintel". Concrètement, dire que l'on ajoute toutes sortes de "services" à Java pour couvrir des domaines applicatifs aussi vastes qu'un PC ne peut avoir que deux conséquences : soit obliger le téléchargement de ces services, et revenir à une sorte de "fat client" téléchargé, soit nécessiter d'implanter sur chaque poste un OS fournissant ces services . Dans ce dernier cas, on peut quand même se demander qui de Windows ou de JavaOS a les meilleures chances?

Les conditions du développement du marché à court terme: Outre la disponibilité réelle des produits, les offreurs doivent permettre aux entreprises d'y voir clair et de déterminer quelle utilisation "réaliste et performante" elles vont pouvoir faire de ce nouvel outil. Pour ce faire, il convient d'arrêter de polluer le message initial et clair lié au concept et d'éviter tout discours peu crédible du type: