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Fin 97, j’exprimais sous un titre un peu provocateur (" Javapasvouscroire ") mon scepticisme sur l’approche " Write Once, Run Anywhere " lancée par Sun avec Java. Sans flagornerie ni triomphalisme de ma part, je constate que les dix huit mois écoulés ne m’ont pas donné tord. Face au non-succès de " Java sur le client ", voici plusieurs mois que l’on nous propose " Java sur le serveur " comme étant la nouvelle et dernière ( r)évolution en matière d’universalité. Mon scepticisme persiste. Pourquoi ? Java est un langage de programmation dont les indéniables qualités en font le successeur du C. Point. Comment va-t-il évoluer ?
- Comme tout langage, il ne s’exécute de façon performante qu’après optimisation donc compilation. L’avenir de java sur le serveur est donc d’être compilé, comme ….le Cobol (voir les nouveaux compilateurs qui sortent aujourd’hui : TowerJ de Tower Software, Pizza de Lucent,…)
- Si Java réussit à introduire sur le serveur la notion de " Write Once, Run anywhere ", cela signifie que toute entreprise pourra faire fonctionner un logiciel ou un progiciel sur n’importe quel serveur du marché. Que va faire cette entreprise ? Elle va acheter la plateforme dont le rapport performance / prix est le plus intéressant. Y-a-t-il quelqu’un qui doute que cette plateforme sera de type Intel-Pentium ? Reste le choix de l’OS sur le serveur : Windows NT ou Linux ? La bataille risque de faire rage, mais on peut penser qu’au mieux (ou au pire), il y aura un certain partage et que les critères de choix seront alors autres : on recherchera par exemple l’OS ayant la meilleure JVM. Or là les jeux ne sont pas faits : nous sortons d’une période où la machine virtuelle Java la plus performante était celle …de Microsoft sur NT ! (Voir le benchmark des JVM sur www. Volano.org ). On arriverait donc à une situation suréaliste : Java devient un des moteurs de l’accroissement des parts de marché d’Intel et de Microsoft sur le créneau des serveurs . C’est ce qu’on appelle se tirer une balle dans le pied.