Si on cohabitait….
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Le middleware est complexe. Le parc de PC difficile à gérer. Les applications client-serveur délicates à administrer. L’inflation du TCO (Total Cost of Ownership) impossible à maîtriser. La seule solution serait-elle de tailler dans le vif et de se préparer à remplacer tous les PC par des NC (ou des terminaux … Windows) pour revenir à une certaine forme de centralisation ? Comment vont réagir des utilisateurs micros de plus de quinze ans auxquels on va enlever leur " outil " favori ? Que se passe-t-il en cas de panne serveur et qu’ils n’ont plus rien sur leur poste, ni leur fichier, ni leur bureautique personnelle. Et si au lieu de tout changer, de faire dans le " Tout NC " après le " Tout PC ", on pouvait enfin faire cohabiter toutes les solutions et dire aux utilisateurs : Bon, vous prenez ce que vous voulez ou ce que vous avez sous la main comme matériel, un NC, un vieux PC, un portable, un super- Pentium, le vôtre, celui d’un copain ou celui que vous venez d’emprunter, vous vous connectez à la prise la plus proche, réseau ou téléphone, et vous déclinez ID, mot de passe et clef personnelle, point final. A partir de là, depuis les serveurs, on est capable d’amener à chacun le même environnement de travail, paramétré comme il aime, avec ses fichiers, son papier peint, ses bruitages et ses icônes favorites. Il a un NC et il veut Office ? Pas de problème, Office tourne sur le serveur et seul l’interface est sur le NC. Il a un vieux 386 ? Pas de problème, le serveur le traite comme un NC et lui permet d’accéder à partir de son rogaton à Office. Il est à distance, via Internet ? Un serveur lui télécharge, au fur et à mesure de ses travaux, les applets (ou les contrôles ActiveX) constituant la version Java d’Office. Il a une machine quelconque, plutôt récente, il est connecté au réseau interne à l’entreprise et le serveur l’a catalogué comme un utilisateur sédentaire assidu mais sans plus ? Il lui télécharge les fonctions d’Office à la demande, en fonction de ses besoins. C’est un gros utilisateur d’un des logiciels qui composent Office, ou bien le serveur sait qu’il s’agit d’un portable sur son dock ? Il lui installe le produit sur son poste et le maintient périodiquement en profitant de chacune de ses connexions. On croit rêver ? Pas vraiment. Il ne s’agit que d’un des scenarii qui pourrait bien se révéler réalité. Les récentes annonces d’extensions transactionnelles et multi-utilisateurs de Windows NT Server, l’intérêt porté aux solutions de Citrix, l’exponentiation de la puissance des serveurs, tout cela rend ce scénario de plus en plus envisageable sinon probable. Avec un avantage non négligeable : il permet enfin de faire cohabiter des solutions pré-éxistantes et d’autres plus novatrices, sans être obnubilé par l’obtention d’une incontournable majorité de l’une d ‘entre elles, obtenue par généralisation hâtive et éphémère. Voici donc un cas de cohabitation encore non " politiquement éprouvé " (du moins en informatique) : lorsque l’on ne peut dégager aucune majorité.